Notes et conclusions de la première réunion du réseau

Débats soulevés :

– Définition du tourisme scientifique : une activité à l’interface entre la création de connaissances et leur diffusion par un processus de médiation formel ?
– Qu’est-ce que la médiation pour le tourisme scientifique ? Qu’est-ce que la médiation, comment et pourquoi, et comment soutenir le processus de recherche ?
– La sélection des sujets scientifiques : pour quoi et pour qui ? Quels sont les mécanismes de priorisation ?
– Est-il nécessaire de « certifier » les activités qui relèvent du tourisme scientifique ou faut-il garder l’esprit ouvert et accepter une grande variété d’initiatives combinant tourisme et science ?

Points d’accord :

– La combinaison du Tourisme et de la Science est positive et peut être un vecteur pertinent pour le développement culturel et économique de zones isolées, fragiles ou emblématiques.
– Il est possible d’établir des dynamiques viables qui associent des projets de recherche à des activités récréatives avec des organisations et des acteurs locaux qui souhaitent y participer de manière ludique ou éducative (des exemples en France sont des projets tels que les « Refuges Sentinelles », le « CREA Mont Blanc », le « Jardin botanique du Lautaret », entre autres).
– Il est souhaitable de conserver une définition large du concept de tourisme scientifique, mais d’insister sur le processus de recherche de connaissances (SP).
– Il est important de considérer la transmission des connaissances scientifiques et techniques (IA).
– Un projet de tourisme scientifique devrait inclure (FB) :

1. « un sujet ou un objet scientifique choisi par les chercheurs (en fonction des intérêts des acteurs locaux) » 2.
2. « les acteurs locaux impliqués dans un processus de recherche
3. « capacités locales à créer des dynamiques de découverte (voyage) et de recherche participative ».

Les perspectives de consolidation du tourisme scientifique :

– Formaliser un réseau international de tourisme scientifique.
– Créer un site web (scientific-tourism.net ou scientific-tourism.org) avec des partenaires travaillant à la promotion du concept et des projets des autres participants (FB). L’objectif sera de créer le cadre de l’action, de partager des éléments de réflexion conceptuelle et de montrer des exemples d’actions qui s’inscrivent dans le domaine du tourisme scientifique.
– Reprendre les échanges avec une rencontre en 2019 ;  » 2ème rencontre internationale sur le tourisme scientifique « , un colloque ou congrès, avec des communications scientifiques et des thèmes qui permettront la publication ultérieure d’un livre.
– Fournir des espaces pour la formation universitaire (exemple de la formation de l’Université de l’Algarve « Flore méditerranéenne en Algarve, économie du tourisme et stratégies de protection » (CH).

Primer Encuentro Científico Aysén - Scientific Tourism

Pistes de réflexion proposées par les participants

– Comment évaluer la pertinence du concept pour un territoire et la « performance » de la destination pour le tourisme scientifique ? (FdG)
– Le tourisme scientifique dans les régions isolées revêt une importance économique car il favorise la diversification des pratiques touristiques. C’est un défi d’intervenir dans de grands territoires comme le Canada (FdG).
– Tout ce qui est culturel n’est pas scientifique, mais tout ce qui est scientifique est culturel (PS).
– Il est important de pouvoir proposer des activités de tourisme scientifique, de découverte et de formation de guides aux méthodes et à la culture scientifiques.
– Il est clair qu’il existe des sujets d’importance scientifique et touristique qui doivent être étudiés, surtout lorsque le tourisme est développé autour d’un thème scientifique comme c’est le cas de la Valle del Bravo au Mexique (DG).
– Le tourisme scientifique est un tourisme actif avec un visiteur protagoniste (PS).
– Les touristes scientifiques sont ceux qui voyagent par curiosité scientifique, la base de la motivation est plus scientifique ou plus touristique (SN).
– Les fondements de la science reposent sur l’idée de résoudre des énigmes, les explications pouvant être réfutées (PM), ce qui fait du tourisme scientifique un voyage qui cherche à résoudre une énigme.
– Un voyage de tourisme scientifique est légitimé par la présence d’acteurs scientifiques, la création et la disponibilité de connaissances liées à un objet d’étude clairement identifié (MB).
– Il est important de renforcer le cadre théorique du tourisme scientifique avant de chercher à commercialiser une offre. Elle devrait renforcer le développement social en sensibilisant aux problèmes posés par la visite de sites (fragiles) (MB).
– L’étude des réactions des visiteurs participant à un protocole scientifique est importante (IA).
– Les réflexions partagées au cours de ce débat définissent les principes qui sous-tendent le tourisme scientifique. Il est important de différencier la définition d’un concept (difficile, nécessitant du temps et une reconnaissance collective) de l’établissement d’une liste de prérequis sous-tendant le tourisme scientifique (par exemple, les croisières peuvent collecter des données mais ne sont pas nécessairement intégrées dans une démarche scientifique) (PS).
– L’association tourisme et science met en débat le rôle des chercheurs, dans ses différentes dimensions, leur lien avec le territoire et leur participation à la fabrication des représentations du territoire (par la médiation scientifique). Il s’interroge sur le rôle des chercheurs dans le développement économique et sur la dimension sociale de leur action. Il est donc nécessaire de s’interroger sur les actions des scientifiques en tant que l’un des autres acteurs du territoire. (PM).
– Le tourisme scientifique est-il une forme d’écovolontariat ou d’écotourisme ? Le chercheur de terrain est-il un explorateur comme les autres aventuriers ?
– Il semble qu’il doive y avoir une éthique sous-jacente au tourisme scientifique pour maintenir sa contribution vertueuse (DG).
– Les principes du tourisme scientifique sont-ils ceux de la « durabilité » ? (SN)
– Les approches du tourisme scientifique semblent aussi diverses que les formes de tourisme : ou s’agit-il d’une forme plus intégrée de tourisme ? Il semble nécessaire de définir la portée et les approches du tourisme scientifique. La notion d’écotourisme est aujourd’hui mal définie, positionnée entre la volonté de préserver les ressources, de limiter les impacts sur les communautés locales et de faire une médiation environnementale (MI).
– Des typologies et des modalités de tourisme ont été proposées. Les motivations de chaque voyage sont différentes ; l’écotourisme consiste à être en contact avec la nature, l’agrotourisme avec le monde rural, etc. Le tourisme scientifique ne doit pas être abordé comme une approche applicable à tous les autres types de tourisme, mais plutôt comme un voyage ayant une motivation spécifique, celle de participer à un processus scientifique dans ses différentes phases ou étapes. Il semble que la question soit de savoir quels sont, à notre avis, les éléments qui structurent le tourisme scientifique (TS).
– L’écotourisme = nature + conservation + communautés locales, mais la contribution à la science et à la connaissance est secondaire. Le géo-tourisme serait un tourisme en contact avec le patrimoine (IG)).
– Le TC serait le tourisme du voyageur lié au travail de recherche. Il s’agirait d’une question d’apprentissage, de croissance, mais elle ne comporterait pas de dimension éthique ou morale, seulement une éthique scientifique (GD).
– « J’aime voyager car j’apprends, je suis curieux et j’aimerais que mon territoire soit mis en valeur ». Cela pose la question de ce qu’est le tourisme, plutôt qu’une question de mobilité (CV).
– Le tourisme scientifique doit être un outil d’activités récréatives dans un espace fragile, avec méthode et attention (GD).

QUELQUES PRINCIPES CLÉS DU TOURISME SCIENTIFIQUE PROPOSÉS PAR LES PARTICIPANTS :

– Pablo Szmulewicz : une participation à une activité scientifique
– Yannick Vialette : une activité qui interroge le monde
– Arnaud Szkutnicki (doctorant à l’Université Grenoble Alpes) : une question de gouvernance du local au global
– Sergio Núñez : un objet d’étude suffisamment attrayant pour motiver le voyage
– Michel Bregolin : une participation d’acteurs reconnus comme scientifiques avec d’autres non-scientifiques
– Giovanni Daneri : l’existence d’un thème et d’un problème scientifiques
– Pascal Mao ; une mobilité dans laquelle nous intégrons une énigme et un jeu conçus par des chercheurs et des acteurs du monde des loisirs.
– Marc Vaillancourt (étudiant à la maîtrise à l’Université du Québec) : une activité avec des touristes dont les motivations doivent respecter un protocole scientifique défini par un chercheur.
– Anne Delestrade (CREA) ; une participation active à une démarche scientifique.
– Irene Alvarez (CREA) ; une mise en scène active ou passive d’une question dans un processus de recherche qui vise un résultat scientifiquement valide, avec une clientèle qui crée une demande.
– Christophe Vigne (IFREMIS) : une activité qui vise à réintroduire le partage d’un état des connaissances et qui est associée aux processus d’acquisition de données scientifiques lors de la découverte d’un site ou d’un territoire.
– Gianela Roja : la science doit participer à la production d’une activité selon une méthode de recherche reconnue.
– Gabriel Inostroza : une participation active des touristes et des acteurs locaux dans un processus scientifique pour que la science ne soit pas élitiste.
– Fabien Bourlon : un tourisme qui favorise la prise de conscience des enjeux socio-environnementaux et l’importance de la recherche scientifique pour construire des solutions.

Primer Encuentro Turismo Científico Aysén - Scientific Tourism

CONTENIDO / CONTENU SEMINARIO /SEMINAIRE

Jeudi / Thursday, 13 september / September :
– 14:40 : Pascal MAO, PACTE – Université Grenoble-Alpes : An attempt to define the notion of scientific tourism / Ensayo de definición de la noción de Turismo Científico.
– 15:10 : Fabien BOURLON, Centro de investigación en Ecosistemas de la Patagonia (CIEP) – Université Grenoble-Alpes : Creating a Scientific Tourism destination in Chilean Patagonia / Creando un Destino de Turismo Cientifico en la Patagonia chilena.
– 16:00 : Yannick VIALETTE, Université Grenoble-Alpes, Exemples d’initiatives de tourisme scientifique en Europe / Ejemplos de iniciativas de turismo científico en Europa.
– 16h30 : Irène ALVAREZ et Anne Delestrade, Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d’Altitude / Altitude Ecosystems Research Center (CREA Mont-Blanc), Volontourisme scientifique au CREA- Mont-Blanc : / Volountourism at CREA Mont-Blanc.
– 16:40 : Sergio NUNES, IPT – CIAEGT : Scientific tourism, perfect resources and territorial singularities : some theoretical and empirical contributions / El turismo científico, los recursos perfectos y las singularidades territoriales ; algunas contribuciones teóricas y empíricas.
– 17:10 : Gabriel INOSTROZA, Universidad Austral du Chile : Creando un Centro de Estudios Alternativos en la région de Aysén Chile / Créer un centre d’études alternatives dans la région d’Aysén

Vendredi / Viernes, 14 september / septiembre :

– 9h15 : Mélanie MERCUZI, Labex, PACTE : Le projet RefLab – Refuges sentinelles : Liens entre science participative et tourisme scientifique. Le projet RefLab – Refuges sentinelles : liens entre science participative et tourisme scientifique.
– 9h45 : Gianela Rojas FIGUEROA, Universidad de Las Palmas de Gran Canarias- TIDES : The science based tourism experience in protected areas / L’expérience du tourisme à base científique dans les zones protégées.
– 10h15 : Maria Luisa RENDON, Freie Universität Berlin – FLASCO – Pontífica Universidad Católica del Perú : Nouveaux espaces pour le tourisme : la re-création du Qhapaq Ñan – Système routier andin comme projet (Vidéoconférence) / Nuevos escenarios para el turismo. La re-création du Qhapaq Ñan – Système de routes andines en tant que projet.
– 11:15 : Giovanni DANERI, Centro de investigación en Ecosistemas de la Patagonia : La recherche régionale et les actions de développement du CIEP dans le sud du Chili et l’importance du tourisme scientifique / La investigación regional y las acciones de desarrollo del CIEP en el sur de Chile y la relevancia del turismo científico.
– 11:45 : Pablo SZMULEWIZC, Université Australe du Chili : Diseño de indicadores para la evaluación del potencial de turismo científico en destinos / Propositions d’indicateurs pour l’évaluation du potentiel pour le tourisme scientifique des destinations.
– 14:00 : Claudia Helena HENRIQUES, Université d’Algarve (ESGHT/UALG) : Le paysage et la flore méditerranéenne d’Algarve : le rôle de l’interprétation du tourisme scientifique à travers un projet de volontariat universitaire (Portugal) (Vidéoconférence) / El paisaje y la flora mediterránea de Algarve : el rol de la interpretación el turismo científico mediante un programa universitario de voluntariado.
– 14:30 : Michel BREGOLIN, Universdade de Caxias Do Sul : Turismo Científico en la Serra Gaucha y perspectivas asociadas a las áreas protegidas y un geoparque en Brasil / Tourisme scientifique dans la Serra Gaucha et opportunités liées aux zones protégées et à un géoparc au Brésil.
– 15:00 : José Antonio DE LA CRUZ HERNANDEZ, Tecnológico de Estudios Superiores de Valle de Bravo : Propuesta de turismo científico para la región de la Mariposa Monarca en Mexico / Une proposition de tourisme scientifique dans la région du papillon Monarque au Mexique. (Vidéoconférence).
– 15:30 : François DE GRANDPRE, Université du Québec à Trois-Rivières : Identifying Scientific Tourism Potentials in Northern Quebec / L’identification du potentiel pour le tourisme scientifique dans le Nord Québec (Vidéoconférence).
– 16:15 : Christophe VIGNE, Institut de Formation, de Recherche et d’Expertise sur les Milieux Souterrains (IFREMIS) : Emergence of a resource platform on knowledge of underground environments / L’émergence d’une plateforme de la connaissance des milieux souterrains.
– 16:45 : Conclusions générales / General conclusions / General conclusion.

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